Bienvenue dans notre série d’articles thématiques sur l’horlogerie et son histoire. Jusqu’alors, nous avons abordé les débuts de l’horlogerie avec les cadrans solaires, son évolution avec les horloges hydrauliques, la naissance des premières horloges mécaniques, la démocratisation de l’horloge. Puis, l’horloge à pendule a été créée, permettant de rendre les horloges moins imposantes. C’est la première étape vers la miniaturisation de l’horloge, et la création de la montre. Suite à cela, l’horlogerie prend son essor.

 Arrive le XIXème siècle et la révolution industrielle qui va permettre la production de masse et une popularisation de l’horloge et de la montre.

La révolution industrielle : la naissance de l’industrie

La révolution industrielle naît en Angleterre qui, à cette époque, est la nation la plus florissante. C’est avec l’invention de la machine à vapeur et l’exploitation du charbon qu’elle commence. Des usines sont créées, et la société change profondément. Auparavant basée sur l’agriculture et l’artisanat, elle devient également industrielle. Nombre de personnes quittent les campagnes pour les villes. Ce phénomène gagne beaucoup d’ampleur en Angleterre, et les autres nations suivent, de façon plus progressive. L’horlogerie, qui jusque-là était artisanale et réservée à une élite, est également impactée par ce nouvel ordre sociétal.

Jusqu’au milieu du XIXème siècle, la Suisse domine le monde horloger

Jusqu’alors, la Suisse et l’Angleterre se partageaient la première place dans le marché horloger. Jusqu’au milieu du XIXème siècle, la Suisse est à son apogée et domine largement. C’est sans compter sur un concurrent venu d’Outre Atlantique.

L’industrie américaine, en pleine effervescence, révolutionne l’horlogerie. C’est dans les contrées lointaines du Massachusetts et du Connecticut que poussés par la mécanisation, les américains se lancent dans la production en masse de pièces horlogères.

C’est notamment la Waltham Watch Company, située dans le Massachusetts, qui impressionne avec des machines innovantes pour fabriquer des composants avec la plus grande des précisions. Cet avantage, non des moindres, permet de créer des composants pouvant être interchangeables selon les modèles.

La Suisse qui jusqu’alors exportait énormément vers les États-Unis voit ses exportations diminuer de près de 70%. Cette crise sans précédent pousse la Suisse à se lancer à son tour dans l’industrie.

A cette époque, avec la popularisation des montres et la révolution ferroviaire, naît le besoin d’un temps universel. Cela commence en Angleterre, puis cela s’étend aux États-Unis, où l’on crée les fuseaux horaires, indispensables sur un si grand territoire.

C’est finalement en 1883 que sont adoptés les 24 fuseaux horaires sur l’ensemble de la Terre.

La popularisation de la montre-bracelet

 

 Montre bracelet collection « au fil de l’eau » Maison Bianchi
Montre bracelet collection « au fil de l’eau » Maison Bianchi

Les premières mentions de montres-bracelet remontent au XVIème siècle. On dit que le philosophe Blaise Pascal attachait sa montre au poignet afin de pouvoir avoir l’heure plus aisément.

Abraham-Louis Breguet, célèbre horloger, a conçu l’une des premières vraies montres-bracelet suite à une commande spéciale de la Reine de Naples. A cette époque, elles sont encore rares et onéreuses.

C’est au cours de la révolution industrielle qu’elles sont popularisées.

Elles sont surtout réservées à la gente féminine, la montre à gousset restant l’apanage des hommes jusqu’en 1918, date de la fin de la Première Guerre Mondiale. Elles font partie intégrante de la tenue, au même titre que les bijoux, et à ce titre, leur valeur de garde-temps n’est pas très importante.

Cette utilisation va changer au XXème siècle avec la Première Guerre Mondiale et la création de montres-bracelet destinées aux militaires.

Nous aborderons l’évolution de l’horlogerie au XXème siècle dans notre prochain billet. En attendant, nous vous invitons à nous rejoindre sur les réseaux sociaux pour partager votre avis et vos anecdotes. Nous vous y lisons quotidiennement avec grand plaisir.

Source photo de couverture