Il y a des pierres qui ont un nom plutôt équivoque et c’est le cas de l’aigue marine. Cette pierre fine tient son nom du latin aqua marina, qui signifie eau de mer. Allant du bleu très pale au bleu-vert, cette ravissante pierre connue depuis l’Antiquité a souvent été associée à la mer. Découvrez son histoire et ses caractéristiques.

L’aigue marine, la pierre eau de mer

Présente en grande quantité dans des gisements au Brésil, au Pakistan, en Australie ou en Afrique, l’aigue marine se retrouve près des volcans.  Elle entre dans la composition des roches granitiques ou pegmatiques. Il existe même des gisements dans nos contrées françaises.

L’aigue marine est une variété de béryl faisant partie du groupe des silicates. Elle est composée de silice, d’aluminium, de béryllium et de fer. C’est l’oxydation de ce dernier qui lui donne sa couleur bleue caractéristique. On peut également la trouver sous les noms de berylite ou chrysolite.

Elle présente une dureté de 7,5 à 8 sur l’échelle de Mohs qui va jusqu’à 10, ce qui en fait un minéral assez résistant.

D’un éclat vitreux et transparent, il arrive qu’elle soit confondue avec la topaze bleue. Elle peut être de couleur bleu clair, bleu-vert ou bleu soutenu. Cette variation de couleurs à la lumière se nomme en gemmologie le polychroïsme.

L’histoire de l’aigue marine

L’aigue marine est connue depuis l’Antiquité. Du fait de sa couleur eau de mer, de nombreuses civilisations lui ont conféré des vertus, notamment celle de protéger et de porter chance aux voyageurs en mer et aux marins.

En Grèce, on disait de l’aigue marine qu’elle était le trésor des nymphes ou des sirènes.

Du fait de sa dureté élevée, elle était fréquemment utilisée pour la conception d’intailles ou gravures en creux sur pierre.

Une des gravures les plus emblématiques est la gravure d’Evodos. Désormais agrémentée d’or et d’autres pierres, cette gravure porte depuis le nom d’Escrain de Charlemagne et se trouve aujourd’hui à la Bibliothèque Nationale de France.

Au Moyen-Age, on réalisait des boules de cristal à visée divinatoire à partir de l’aigue-marine.

La lithothérapie, discipline de soin par les pierres, prête beaucoup de vertus à l’aigue marine. Les vertus de protection et de chance qu’on lui attribue depuis l’Antiquité, par exemple.

On lui confère des vertus autant physiques que psychologiques. Elle favoriserait la purification du système respiratoire et immunitaire. Elle apaiserait l’anxiété et améliorerait les capacités de communication.

C’est aussi une pierre qu’on associe à l’art : elle permettrait d’influencer la sensibilité et la créativité.

Pierre associée aux 19 ans de mariage, elle porterait bonheur aux couples en renforçant leurs sentiments.

L’aigue marine en joaillerie

En joaillerie, les aigue marines les plus recherchées sont celles qui sont dans les tons très clairs ou bleu lagon. Moins elles présentent d’inclusions, ou impuretés visibles, plus elles sont onéreuses.

Parce que les cristaux d’aigue marine se retrouvent souvent sous une forme allongée, à la taille, on a tendance à garder cette forme.

Pour sublimer l’aigue marine, on la taille en émeraude, c’est-à-dire en rectangle à pans coupés.

Elle s’associe parfaitement avec des métaux blancs ou argentés qui complèteront à merveille ses tons bleu.

Connaissiez-vous l’histoire et les caractéristiques de cette pierre fine ? Pour en savoir plus sur les pierres fines, n’hésitez pas à jeter un œil sur notre dossier thématique. Il est régulièrement alimenté de nouvelles chroniques sur ces fascinants minéraux.

Sources photo : Adobe Stock