Si vous vous intéressez à la joaillerie et plus généralement aux minéraux, alors vous avez certainement entendu parler de la fameuse échelle de Mohs. Cette échelle qui est graduée jusqu’à 10 permet de déterminer la dureté d’un minéral. Ainsi, le diamant, qui ne peut être rayé que par un autre diamant, se situe au sommet de l’échelle. Qui est Friedrich Mohs, son créateur ?

Friedrich Mohs, un amoureux de science

Friedrich Mohs naît le 29 janvier 1773 dans la ville allemande de Gernrode, située dans le massif montagneux de Harz. Fils de marchand, il s’oriente toutefois très vite dans une autre voie pour laquelle il a un intérêt précoce. Les sciences captivent le petit Friedrich, qui reçoit une éducation privée avant d’entrer à l’Université de Halle. Il y étudie différents domaines : la chimie, les mathématiques et la physique.

Puis, en 1798, il entame un cursus de mécanique à Freiberg, à l’École des mines, la plus ancienne école d’ingénieurs au monde.

C’est à cette époque qu’il rencontre le minéralogiste Abraham Gottlob Werner, qui est l’un de ses professeurs. Celui-ci a une grande influence sur lui et éveille sa passion pour la minéralogie.

À la suite de ses études, il débute en tant que contremaître dans une mine de Harz. Après seulement un an à ce poste, il décide de quitter l’Allemagne et part s’installer en Autriche.

À Vienne, le banquier J.F. van de Nüll lui confie la classification de son impressionnante collection de minéraux. Ses travaux sont ensuite publiés sous la forme d’un catalogue.

En 1812, il s’établit dans la ville autrichienne de Graz où il officie en tant que professeur de minéralogie au musée universel de Joanneum et à l’université de technologie de la ville nouvellement créés par l’archiduc Jean-Baptiste d’Autriche.

En 1818, il retourne dans son Allemagne natale où Il succède à son défunt professeur A.G Werner à l’académie minière de Freiberg.

Il retourne en Autriche en 1826 où on lui confie un poste de professeur de minéralogie à l’université de Vienne.

Friedrich Mohs, un amoureux de science
L’université de Vienne aujourd’hui | Photo par Bwag / CC BY-SA

En parallèle, il devient conservateur de la Collection de Minéralogie Impériale, qui intègre la collection de van der Nüll qu’il avait classifiée et étudiée.

Il démissionne en 1835, et devient conseiller impérial en charge des affaires minières dans la ville de Loeben.

Il décède lors d’un voyage en Italie en 1839, à l’âge de 66 ans. Ses cendres sont rapatriées à Vienne, dans un mausolée du cimetière central.

Les contributions de Friedrich Mohs à la minéralogie

C’est à partir de 1812 que Friedrich Mohs entreprend ses premiers travaux majeurs en minéralogie, alors qu’il est professeur à Graz.

Allant à contre-courant de ce qui se fait jusqu’alors, il entame une classification inédite des minéraux, ce qui lui vaut les critiques de ses confrères.

Contrairement à ceux-ci, il choisit en effet de classifier les minéraux par propriétés physiques, et non pas chimiques. Pour ce faire, il se base sur des recherches effectuées par les grecs Théophraste et Pline l’ancien dans l’Antiquité.

Il amorce la création de son échelle avec dix minéraux aux duretés croissantes.

Pour déterminer la dureté, on procède en général à la rayure d’un minéral. Ceux qui ne peuvent pas être rayés par un minéral donné sont donc placés au-dessus sur l’échelle.

Au sommet de l’échelle on trouve le diamant, minéral le plus dur de la Terre. A l’inverse, des minéraux fragiles comme le talc se voient attribuer le chiffre 1.

L’échelle ne comporte au début que des nombres entiers, puis on y ajoute des valeurs intermédiaires.

L’échelle de Mohs est aujourd’hui utilisée comme référence pour déterminer la dureté des minéraux dans le monde entier.

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Photo de couverture par Josef Kriehuber – Domaine public