Dans un précédent article de notre dossier Astuces d’horloger, nous vous avons introduit à l’échappement. Ce mécanisme très ingénieux est indispensable en horlogerie. Intéressons-nous aujourd’hui plus en détail au type d’échappement le plus ancien : l’échappement à recul.

Qu’est-ce que l’échappement à recul

En horlogerie, on distingue plusieurs types d’échappements :

  • Les échappements à repos frottant
  • Les échappements libres
  • Et enfin les échappements à recul qui nous intéressent aujourd’hui

Ils sont appelés ainsi parce qu’ils font effectuer aux roues et aiguilles un mouvement rétrograde, dit de recul, durant une partie de l’oscillation.

Ils font partie des échappements à contact permanent, car le balancier, également appelé organe régulateur, est toujours en contact avec au moins une pièce de l’échappement, contrairement aux échappements libres.

Ce type d’échappement se rencontre en général sur les horloges et pendules anciennes, jusqu’à environ 1830, et n’est plus utilisé de nos jours.

Histoire de l’échappement à recul

L’échappement à recul est l’ancêtre de tous les types d’échappements. Il a été utilisé dès l’apparition des premières horloges mécaniques. À l’époque, le premier échappement de ce genre était dit à roue de rencontre, à verge ou à foliot.

On ne sait exactement qui a inventé l’échappement à roue de rencontre, mais il semble dater du XIVème siècle.

il fonctionnait en effet grâce à ce qu’on appelle un foliot,  sur lequel est fixé un axe avec deux poids à ses extrémités. À chaque mouvement, le foliot permet l’échappement d’une dent de la roue de rencontre.

Ce type d’échappement présente l’avantage d’être très robuste. Il continue donc à être utilisé pendant longtemps, même après l’apparition d’autres types d’échappements pourtant bien plus précis.

Mais l’échappement à roue de rencontre présentait l’inconvénient d’être très imprécis car les impulsions générées n’étaient pas isochrones.

Le saviez-vous ? En horlogerie, l’isochronisme désigne un mouvement qui se produit à des intervalles de temps égaux. Cette notion importante a été développée en 1659 par Christian Huygens, mathématicien, astronome et physicien hollandais. Celui-ci préconise de remplacer le foliot par un pendule.

Il faut attendre l’arrivée de l’échappement à ancre en 1660 pour permettre de mettre en application les théories de Huygens. Les horloges et les montres gagnent alors énormément en précision.

Nous verrons dans de prochains articles les types d’échappements qui font suite à l’échappement à recul, et les avancées qu’ils apportent alors au monde horloger.

En attendant, n’hésitez pas à nous rejoindre sur les réseaux sociaux pour ne rien manquer de nos articles sur l’horlogerie et la joaillerie.