Dans cet article, découvrez l’histoire de l’horlogerie au XIXème siècle. Pour revisiter les siècles précédents, parcourez notre série Histoire de l’Horlogerie, du cadran solaire à aujourd’hui.

Le XIXème siècle est marqué par des innovations qui propulseront de nouvelles nations sur le devant de la scène horlogère. Il s’agit de l’électricité et du quartz.

L’électricité fait son entrée en horlogerie

Tout commence un peu plus d’un siècle auparavant, avec les avancées et les découvertes en électricité. En s’intéressant au quartz, les deux physiciens français Pierre et Jacques Curie découvrent une particularité intéressante du minéral. C’est son effet piézoélectrique. Sous une certaine pression, il peut générer de l’électricité. Nous sommes en 1880.

Il faut attendre 1927 pour que cette particularité du quartz soit exploitée en horlogerie. La première horloge à quartz est alors réalisée par Warren Morrison et J.W Horton. C’est une réalisation de taille massive.

Comment fonctionne une horloge à quartz ? Grâce aux propriétés du minéral, un circuit intégré couplé d’un oscillateur qui définit le temps constituent le mécanisme.

L’engouement pour le quartz dans les années 60

Bien que les montres bracelets soient à ce moment-là très populaires, il n’est pas encore possible d’exploiter le quartz pour celles-ci, jusqu’à la fin des années quarante. Samuel Ruben et Philip Rogers Mallory présentent alors les premières piles électriques miniatures.

Dans les années 60, c’est la course à la montre… à quartz. Après le lancement de la montre électronique américaine Bulova, l’horlogerie suisse réagit avec la création du CEH. Ce Centre électronique horloger, situé à Neufchâtel, est fondé par la Fédération Horlogère Suisse. En 1967, le CEH annonce la finalisation de deux prototypes de montres à quartz.

Malgré cet engouement, l’industrie horlogère Suisse est de nouveau prise de cours par un nouveau concurrent surprenant.

Noël 1969 : la commercialisation de la première montre à quartz

Alors que les descendantes des prototypes suisses ne sortent qu’en 1970, elles sont devancées, et cette fois, ce n’est pas par les Américains.

C’est le 25 décembre 1969 que les japonais de Seiko choisissent de mettre leur montre à quartz sur le marché mondial. A cette époque, la désormais célèbre montre à quartz « Astron 35SQ » n’existe qu’en 100 exemplaires et coûtait une somme astronomique. C’est une montre analogique qui se présente dans un boitier en or. Elle est dotée d’une précision d’une minute par an, ce qui à l’époque est révolutionnaire. Les exemplaires se vendent en moins d’une semaine.

Seiko ne lésine pas sur les innovations et entreprend alors de s’attaquer au digital. En 1973, l’entreprise met en vente une montre à quartz avec un affichage LCD (affichage à cristaux liquides).

La crise du quartz en Suisse : mythe ou réalité ?

Pendant longtemps, on attribue le déclin de l’horlogerie suisse des années 70 à 80 à l’essor des montres à quartz nippones. Pourtant, il semblerait qu’il n’en est rien. En effet, bien que l’on s’arrache les montres à quartz à leur sortie, elles restent minoritaires sur un marché qui reste dominé par les montres mécaniques jusqu’au début des années 80.

C’est la production à grand échelle de montres qualitatives qui est en réalité à l’origine de ce déclin helvétique. Les États-Unis et le Japon, ainsi que d’autres pays par la suite, se lancent avant la Suisse dans ce système de production.

De même, la hausse du franc par rapport aux monnaies américaines et japonaises, le dollar et le yen, est en partie responsable.

Les systèmes de production sont entièrement revus afin de contrer la concurrence. La Suisse reprend son essor dans les années 80, avec le lancement de la Swatch.

Encore largement utilisé aujourd’hui, le quartz fait partie de notre quotidien. Il équipe non seulement les montres, mais beaucoup d’autres appareils. A-t-il pour autant remplacé la mécanique pure dans le cœur des amoureux d’horlogerie ? Nous verrons dans le prochain billet qu’il n’en est rien, et que les montres mécaniques retrouvent aujourd’hui le succès des premiers jours.

Source photos : Pixabay & National Museum of American History