Il y a de grands hommes dans l’histoire de l’horlogerie dont on entend peu parler. Pour autant, leurs contributions à l’avancée de cette discipline sont loin d’être négligeables. Vous n’avez peut-être jamais entendu parler de Thomas Mudge. Certains de ses travaux ne sont reconnus qu’après son décès. Découvrons aujourd’hui son histoire.

Thomas Mudge, horloger talentueux et versatile

Thomas Mudge naît en 1717 à Exeter, dans le comté anglais de Devon. Son père, le pasteur Zacharian Mudge, remarque très vite le potentiel de son fils. Il décide alors de l’envoyer à Londres, où il devient alors l’apprenti de George Graham.

Dès 1938, il entre dans la célèbre Worshipful Company of Clockmakers. Il est alors promu et acquiert plus de responsabilité au sein de l’atelier de Graham. Beaucoup de montres créées par Graham sont ainsi faites en partenariat avec Thomas Mudge.

C’est tout naturellement qu’il démarre son propre atelier au décès de son tuteur, en 1751. Établi à Fleet Street, à quelques mètres de son ancien travail, il commence à être renommé et est reconnu comme le digne successeur de Graham.

Sa renommée est telle qu’il reçoit des commandes de personnes influentes comme l’ingénieur John Smeaton ou le roi Ferdinand IV d’Espagne. Celui-ci est impressionné par la précision de ses montres et souhaite une montre d’équation.

Il fait d’abord appel à l’horloger John Ellicott qui juge le travail trop ardu et lui recommande donc Thomas Mudge pour sa conception.

Il réussit à créer avec brio une montre à répétition des minutes et reçoit une importante récompense.

Les apports de Thomas Mudge à l’horlogerie

En 1755, il met au point sa réalisation la plus importante : l’échappement libre à ancre qui est toujours utilisé de nos jours.

Il inclut ce mécanisme dans une montre commandée en 1770 par le roi britannique George III qui l’offre à sa reine Charlotte.

Peu après, à cause de problèmes de santé, il ferme les portes de son atelier, déménage de Londres et va vivre à Plymouth auprès de son frère médecin.

Malgré tout, il continue ses travaux en s’intéressant notamment à l’amélioration de chronomètres de marine. À cette époque, ceux-ci sont un enjeu majeur du développement économique britannique. Ainsi, ceux qui sont en mesure de présenter des réalisations validées par l’académie du Bureau des longitudes sont récompensés.

Hélas, aucun des trois modèles de chronomètres présentés par Thomas Mudge en 1774 ne reçoit l’approbation de l’académie.

Il retente sa chance en 1776 et cette fois le chronomètre testé à l’observatoire royal de Greenwich se révèle impressionnant de précision. Pendant un siècle, aucun autre chronomètre ne l’égale. Néanmoins, le mécanisme jugé trop complexe de ce chronomètre ne séduit pas le Bureau des longitudes.

L’héritage de Thomas Mudge

En parallèle, il s’associe à William Dutton, également ancien apprenti de Graham. Ils réalisent de nombreuses montres, mais également des horloges. Elles font désormais partie de collections prestigieuses et sont réputées pour leur qualité.

En 1792, les travaux de Mudge sur les chronomètres de marine sont enfin reconnus par la Chambre des Communes qui lui remet alors un prix.

Thomas Mudge décède en 1794. Son fils tente de d’ouvrir un entrepôt pour continuer la fabrication des modèles créés par Mudge, mais n’y parvient pas.

Toutefois, l’échappement libre à ancre et les œuvres de Thomas Mudge sont entrés dans la postérité.

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Photo de couverture par un auteur inconnu / Domaine public