Dans notre dossier chronologique sur l’Histoire de l’horlogerie, nous avons vu que les cadrans solaires sont les ancêtres de nos horloges et montres actuelles. Dès l’Antiquité, on en trouve de nombreux types de toutes les formes selon les régions du monde. Aujourd’hui, intéressons-nous aux scaphés, dont il existe encore aujourd’hui de magnifiques spécimens.

Les scaphés : origines et Histoire de ces cadrans solaires

Petit rappel sur l’ancêtre du cadran solaire : le gnomon

Les cadrans solaires ne sont pas les plus vieux ancêtres de l’horloge. De par le monde, les Hommes prirent rapidement conscience de l’importance de la mesure du temps. Naturellement, il est rythmé le soleil, et en particulier son parcours dans le ciel au fil de la journée.

Cette constatation pousse les cultures antiques à imaginer des instruments capables de mesurer cette énigmatique notion qu’est le temps et son caractère inéluctable.

C’est ainsi que l’on peut trouver un premier outil qu’on appelle le gnomon. Il peut être très rudimentaire, constitué uniquement d’un bâton que l’on plante dans le sol. Mais il existe aussi des gnomons impressionnants de par leur taille et la qualité de leur construction.

Les scaphés : origines et Histoire de ces cadrans solaires
Gnomon chinois à l’observatoire ancien de Gaocheng, VIIIème siècle – Halazhang, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Grâce à l’ombre projetée par leur tige par le Soleil, les gnomons étaient utilisés pour déterminer de nombreuses mesures liées aux temps comme le zénith, mais aussi les solstices ou les équinoxes. De cette invention naît la gnomonique, une branche distincte de l’astronomie. Elle désigne les techniques et savoirs utilisés pour la conception et la création de tous types de cadrans solaires.

Le scaphé, un cadran solaire originaire de la Mésopotamie et de la Grèce

Le cadran solaire apparaît en Grèce dès le 6ème siècle avec notre ère.  On attribue cette introduction au grand savant grec Anaximandre de Milet. Celui-ci s’intéresse et participe au développement de nombreuses disciplines comme l’astronomie, la philosophie ou encore la physique.

Anaximandre aurait été inspiré par les inventions des babyloniens pour ses cadrans solaires.

Quelques 300 ans après l’introduction des cadrans solaires dans les contrées helléniques, on voit apparaître les premiers scaphés. Leur inventeur serait selon la majorité des sources l’astronome Aristarque de Samos. Les scaphés sont

l’objet d’un enthousiasme important de la part des grands savants dans toute la Grèce. Très vite, on retrouve des scaphés dans de nombreuses cités.

L’intérêt pour les scaphés gagnent aussi le monde Romain. D’ailleurs, on doit beaucoup des connaissances actuelles sur le sujet à l’architecte Vitruve qui répertorie un grand nombre des cadrans solaires de l’époque dans un des livres de son célèbre traité De Architectura (an -15).

Comment fonctionnent les scaphés ?

Les scaphés, comme tous les cadrans solaires, ne sont pas des instruments mécaniques à l’instar des horloges.

Ces cadrans solaires se distinguent par leur forme concave. D’ailleurs le terme scaphé serait issu du mot « skáphê » qui en grec ancien désigne un bassin ou un bol.

Le plus souvent constitué d’une demi-sphère, ils peuvent également être tronqués.

Comment fonctionnent les scaphés ?
Scaphé trouvé à Madain Saleh, en Arabie Saoudite, -100 – artiste inconnu, photo de Ana al’ain, CC BY 3.0, via Wikimedia Commons

Pour mesurer le temps, le scaphé fonctionne sur le principe de son ancêtre et est donc pourvu d’un gnomon en son centre. Il comporte également des indications données par trois tracés horizontaux. Ceux-ci sont traversés par des lignes les divisant en douze parties correspondant aux heures du jour.

Les scaphés se trouvent dans diverses formes, tailles et matériaux : argile, marbre mais aussi en métal.

Selon la période de l’année, ces heures sont inégales à cause de la longueur variable des journées. On parle donc d’heures temporaires. Cette problématique inhérente aux cadrans solaires poussera les Hommes à poursuivre leurs recherches avec d’autres inventions de mesure de temps, dont la clepsydre puis les premières horloges.

De nos jours, on trouve encore des scaphés en très bon état de par le monde, comme cette magnifique création visible au Palais Gyeongbok en Corée du Sud.

Scaphé - Palais Gyeongbok en Corée du Sud
Photo par estellhaya de Pixabay

Le musée de Louvre accueille dans ses collections un remarquable scaphé antique en marbre, dit « scaphé à œilleton ».

Toute l’histoire de l’horlogerie sur le blog de la Maison Bianchi

Maison familiale d’horlogerie et joaillerie depuis 1978, la Maison Bianchi est enthousiaste de partager son amour pour ces sujets.

Vous êtes passionné(e) par l’horlogerie, son Histoire et ses inventeurs ? Alors rejoignez notre communauté via les réseaux sociaux pour ne rien manquer de nos articles !