Certaines pierres sont immédiatement reconnaissables de par leur aspect et leur couleur. D’autres ont donné plus de fil à retordre aux minéralogistes, comme le jaspe. Découvrez ou redécouvrez cette pierre qui se distingue par la variété de ses formes et de ses couleurs.

Le jaspe, une pierre difficile à classifier

Les jaspes sont avant tout des roches dites sédimentaires, c’est-à-dire qu’elles proviennent de l’accumulations de strates rocheuses ou volcaniques. On les distingue par leur composition.

Majoritairement composées de silice et de calcédoine, elles peuvent aussi contenir de l’argile et d’autres éléments ou impuretés qui vont jouer sur leurs couleurs et leur aspect. Leur structure les rapproche de minéraux comme les quartz ou l’agate.

Très abondants, les gisements de jaspe se trouvent dans le monde entier. Les plus exploités se trouvent en France, en Allemagne, en Russie ou encore au Brésil, au Mexique, à Madagascar ou aux États-Unis.

Ces pierres ont la particularité de se retrouver dans une grande gamme de couleurs et de motifs. Elles sont donc souvent regroupées en plus d’une dizaine de variétés.

Par exemple, on trouve des jaspes tachetés dites « léopard » ou « dalmatien », des jaspes noires comme la basanite ou la lydienne, ou encore des cornalines rouge vif à orangé. En plus de ces nombreuses formes et couleurs, elles peuvent avoir un éclat mat, brillant, vitreux et parfois même gras. Souvent, on peut différencier la pierre d’autres minéraux car elle se présente naturellement polie.

Ce sont des pierres relativement dures, puisqu’elles se situent à 6,5 à 7 sur l’échelle de Mohs. Elles sont le plus souvent opaques.

Le jaspe, une pierre difficile à classifier
Le jaspe Bumblebee et ses ravissantes nuances irisées | Crédits photo, CC by 2.0

La pierre au cours de l’histoire et dans la culture

Comme c’est une pierre qui se trouve en abondance de part et d’autre du globe, il n’est pas étonnant de retrouver des traces de son utilisation très tôt dans l’Histoire de l’humanité. Elle permet notamment de créer des objets de taille massive, allant jusqu’à plusieurs tonnes.

Ainsi, on retrouve de nombreux objets réalisés en jaspe dès l’Égypte Antique ou chez les Amérindiens où il servait à la création d’amulettes ou de sculptures.

Pour les grecs et les romains, c’était une pierre sacrée qu’ils attribuaient à des divinités.

On retrouve aussi des mentions de la pierre dans la Bible. On y affirme qu’elle faisait partie des pierres de la cuirasse d’Aaron, mythique personnage que l’on retrouve dans l’Exode. D’ailleurs, l’étymologie du mot jaspe provient du latin iaspidem, issu lui-même du mot grec iaspis qui n’est autre qu’un dérivé de l’hébreu yashepheh. En Persan on retrouve également un mot similaire, yasp.

En Russie d’impressionnants objets d’ornement ont été réalisé en jaspe, comme ce vase exposé à la Haye qui pèse près de 3 tonnes.

Le jaspe au cours de l’histoire et dans la culture
Crédits photo : Lybil BER, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

En Chine et au Japon, la pierre est également utilisée depuis longtemps pour la réalisation de sceaux impériaux ou encore de pendentifs.

La lithothérapie lui confère de nombreuses vertus qui varient en fonction de sa composition et de sa couleur. Ainsi les pierres aux couleurs les plus vives comme les variétés rouges sont réputées posséder des propriétés énergisantes. D’autres, comme le jaspe vert, permettrait de se ressourcer.

Le jaspe, une pierre appréciée en joaillerie

Si tous les spécimens ne se prêtent pas à la création et au sertissage de bijoux, les plus beaux permettent de réaliser de ravissants cabochons et pendentifs, mais aussi des perles aux couleurs originales et aux motifs singuliers.

Le jaspe est une pierre d’une dureté assez élevée qui lui permet d’être travaillé facilement. Toutefois, il faut en prendre soin et veiller à l’éloigner de sources de chaleur qui risqueraient d’altérer ses teintes. De même, malgré son aspect poli, la pierre est poreuse et ne doit pas être mise en contact avec des produits corrosifs.

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