Dans notre précédent article sur le jade, nous nous sommes intéressés aux propriétés des trois pierres qui ont cette appellation. Découvrons aujourd’hui comment le jade a marqué les différentes cultures du monde, avec une histoire de près de 8000 ans.

L’histoire du jade débute en Chine

Bien avant que la Chine ne devienne le fameux empire du milieu de l’Asie, les peuples de l’époque néolithique du Nord-Est confectionnaient déjà des objets en jade. Parmi les nombreuses créations réalisées par les cultures de cette ère, on trouve des outils, des ornements ou des bijoux. Les pierres bénéficient toujours d’un soin particulier et sont polies avec minutie.

Du fait de sa dureté élevée, ce travail laborieux et délicat fait que, par la suite, la pierre devient synonyme d’un rang social élevé. Ainsi, les défunts les plus fortunés sont enterrés sous une abondance de jade. On pense que la pierre protège le corps et on l’utilise pour boucher les orifices, en association avec l’or. Il était aussi de coutume d’insérer une cigale faite de jade dans la bouche des défunts, pour les mener vers une bonne réincarnation.

On attribue à la pierre des propriétés mystiques. De par sa belle teinte de vert et parfois de blanc, on l’associe à la vertu, à l’élégance, à la pureté ou encore au calme.

Elle est donc l’objet de nombreuses légendes. Dans la mythologie chinoise on dit du jade qu’il éloigne le mal et porte chance.

Synonyme de pouvoir et de haut rang, la pierre est connue pour être le symbole des empereurs de Chine. Ceux-ci devaient toujours porter un sceptre fait de jade lors des cérémonies.

De même, les princes et les personnes proches de l’empereur recevaient une tablette faite de jade qui différait selon leur rang. Ils devaient en prendre grand soin, sous peine d’être démis de leur fonction.

Aujourd’hui encore le jade reste très présent dans la culture chinoise et on trouve des objets réalisés avec la pierre datant de nombreuses époques différentes.

L’histoire du jade débute en Chine
Walters Art Museum, domaine public, via Wikimedia Commons

Le jade et sa symbolique dans d’autres cultures de par le monde

On retrouve aussi des mentions de la pierre dans la mythologie grecque. Elle était associée aux Moires, les divinités du destin qui accompagnent les Hommes de la naissance à la mort. Les Grecs prêtaient à la pierre des vertus purifiantes, cicatrisantes et apaisantes, et l’utilisaient telle quelle ou sous forme d’élixir pour soigner les yeux mais aussi l’estomac ou les morsures d’animaux.

Chez les Romains, elle était associée à Bona Dea, déesse de la fertilité. De même chez les Celtes avec la déesse Brigitte, qui représente aussi la fertilité et la médecine.

Du côté du continent américain, le jade était également sacré. Pour les Mayas, il était plus précieux que l’or. Les indiens d’Amérique disaient qu’il soignait les douleurs aux reins et les coliques néphrétiques.

C’est d’ailleurs de là que provient le nom de la pierre. Les conquistadors espagnols la nomment piedra de ijada, ce qui signifie pierre pour la fosse iliaque. C’est la partie du corps située en bas de l’abdomen. Ijada devient par la suite jade. C’est également pour cela que l’on parle de jade néphrétique pour l’une des variétés.

Chez de nombreux peuples, notamment chez les aztèques, on associait la gemme à l’eau. Une caractéristique partagée avec les Maoris et d’autres cultures aborigènes de Nouvelle-Zélande. Ceux-ci associent aussi le jade à la déesse de la mort et à leurs défunts. Il est de coutume de porter un pendentif en jade gravé à l’image d’un être cher disparu.

De nos jours, cette pierre reste sacrée dans de nombreuses cultures, et les différents jades sont toujours appréciés pour leur beauté, tant en joaillerie qu’en ornement.

Source photo de couverture : Adobe Stock