Dans notre dossier Les Grands Hommes de l’histoire de l’horlogerie, nous vous invitons à découvrir les étonnants parcours de ceux qui ont marqué l’horlogerie. Aujourd’hui, intéressons-nous à la vie de l’illustre et très prolifique Ferdinand Berthoud.

Les débuts de Ferdinand Berthoud

Ferdinand Berthoud baigne dans l’horlogerie depuis sa naissance, puisqu’il naît en 1727 à Neuchâtel, en Suisse actuelle, dans une famille d’horlogers et de notables.

C’est donc naturellement que sa famille l’oriente vers l’horlogerie. Âgé de seulement 14 ans, il débute son apprentissage auprès de son frère aîné Jean-Henry. Celui-ci lui apprend également les sciences.

Puis, en 1745, son attestation d’apprentissage en poche, le jeune Ferdinand voyage vers Paris. Il commence à travailler pour Pierre Le Roy.

Très vite, il se distingue par des travaux d’une grande ingéniosité.

Ferdinand Berthoud et ses travaux en horlogerie

On doit beaucoup aux travaux et recherches de Berthoud. Entre autres, il travaille sur une pendule à équation, dont la mécanique complexe lui vaut des éloges.

Sa réputation fait que le philosophe Diderot, une des figures principales du Mouvement des Lumières, lui demande de rédiger plusieurs articles destinés à son Encyclopédie en 1755.

Il dépose plusieurs travaux à la renommée Académie Royale des Sciences. Très vite, il se met à faire des recherches pour mesurer le temps en mer.

Il est donc désigné par le Roi pour aller à Londres et étudier une horloge marine créée par John Harrison. Ce dernier ne souhaite pas montrer son dernier modèle. Le voyage reste fructueux puisque Ferdinand Berthoud construit un solide réseau de connaissances dans le monde scientifique britannique. Il devient même membre de la célèbre Royal Society, une institution qui est l’équivalent anglais de l’Académie des Sciences.

Il revient en France en 1764 et entreprend de travailler sur sa troisième montre marine. Celle-ci est mise à l’épreuve en mer, et il est là pour y assister.

En 1766, il présente ses projets d’horloges marines au Roi, fort de son apprentissage Outre-Manche. Il demande à ce dernier une compensation financière pour ses travaux et souhaite qu’on lui accorde le titre d’Horloger Mécanicien du Roi et de la Marine.

Le Roi accepte ses demandes, et ne regrette pas sa décision, puisque les deux horloges marines de Berthoud résistent durant un voyage en mer de près de dix mois.

Une reconnaissance dans le monde horloger

Suite à cela, le Roi accepte de le nommer Horloger Mécanicien du Roi et de la Marine. Il reçoit alors une nouvelle commande pour vingt horloges destinées aux voyages en mer. De ce fait, il participe grandement à l’évolution des recherches en géographie et cartographie de son époque.

Malgré les tumultes de la Révolution, Berthoud continue ses travaux sur les horloges de marine et entreprend l’écriture de son ouvrage Histoire de la Mesure du Temps. Celui-ci paraît en 1802.

Après la Révolution française et la chute de la monarchie, Napoléon prend le pouvoir. Il apprécie tout autant les travaux de Berthoud que la royauté. Ainsi, l’horloger reçoit le titre de Chevalier de la Légion d’honneur en 1804.

L’héritage de l’horloger

Ferdinand Berthoud décède en 1807, à l’âge de 80 ans. N’ayant pas d’enfants, son activité est reprise par ses deux neveux, Jean-Louis et Charles-Auguste. De nos jours, la maison Berthoud continue à produire de superbes garde-temps et chronomètres.

L’un de ses plus illustres élèves est Abraham-Louis Breguet.

Mais Berthoud est également l’un des hommes qui permit à l’horlogerie d’avancer, avec la publication de nombreux recueils détaillant ses travaux et ses recherches de façon méthodique.

Il est désormais possible de voir ses travaux qui sont exposés à Paris, en Suisse et à Londres, au sein du British Museum.

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